Janis Kounellis, majestueux a-brupte.

L’artiste d’origine grec mène Paris par le bout du nez. Présent aussi bien à la Monnaie de Paris que dans la galerie du Marais Karsten Greve. Un mythe.

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L’an passé Janis Kounellis présentait déjà une grande exposition au musée d’Art moderne et contemporain de Saint Etienne. 2016 lui voit consacrer aussi bien une manifestation à la Monnaie de Paris qu’une exposition dans une des ses galeries parisiennes Karsten Greve dans le Marais. Ce monstre sacré de l’art contemporain pionnier de l’Arte Povera, âgé de 80 ans, présente toujours, où qu’il passe ses oeuvres d’une rigueur ascétique et solennelle. Mais qui est donc Janis Jounellis ? A 20 ans, ce fils de marin né au Pirée en 1936, part pour Rome où il s’inscrit aux Beaux-Arts. Il y trouve le fondement de son art, un mélange entre l’expressionnisme abstrait et l’art informel. Contre l’invidualisme, il adhère à l’Arte Povera puis se regroupe autour du critique d’art Germano Celant, lors d’une exposition à Gênes et exalte les valeurs publiques. «Etre un artiste Arte Povera, c’est adopter un comportement qui consiste à défier l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla. ».Il expose avec ses compères, Giovanni Anselmo, Mario Mertz ou Giuseppe Penone, Giovanni Anselmo, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro… Et dès 1967, le voilà qui crée de véritables scénographies où le mythe et ses origines grecques dominent. Tôle, bois ou abats, les matériaux les plus simples et les plus humbles s’affichent contre la société de consommation, le mercantilisme et bien sûr le Pop art. C’est en 1969 qu’apparaissent ses célèbres chevaux que l’on retrouve, majesteux, à La Monnaie.  Tout se confond. Explosion des repères. Mais très vite, dès 1970, Kounellis est désenchanté par l’Arte Povera et la faillite de ses potentialités créatrices. Suivent des années d’amertume où il mêle les symboles les plus vitaux les plus forts de son oeuvres. A la suie succède le feu. Aux animaux vivants les animaux empaillés. Bientôt tout tourne autour de l’homme et de l’humanisme. Des manteaux, des chaises, des lits, des couteaux, évoquent aussi bien la violence de la guerre que la solidarité.

Galerie Karsten Greve, 5, rue Debelleyme, 75003 Paris. Tél : 01 42 77 19 37.

Jusqu’au 30 juillet.