Depuis 2000, le centre Pompidou accueille, chaque année, le Prix Fondation d’entreprise Ricard qui récompense un artiste émergent de la jeune scène française. Les œuvres des lauréats, offertes par la Fondation d’entreprise Ricard au musée national d’art moderne, enrichissent ainsi singulièrement ses collections.

Florian Pugnaire et David Raffini In Fine 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini, In Fine, 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn
Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini In Fine 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini, In Fine, 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn
Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini In Fine 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini, In Fine, 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn
Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini In Fine 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Florian Pugnaire et David Raffini, In Fine, 2010, Installation sculpture / video HD, 16 mn
Courtesy les artistes et la galerie Torri, Paris

Un jury de collectionneurs et de professionnels a attribué le 17ème Prix Fondation d’entreprise Ricard au duo d’artistes Florian Pugnaire et David Raffini. Leprix a été décerné à l’occasion de l’exposition «L’Ordre des Lucioles»,conçue par Marc-Olivier Wahler, à la Fondation d’entreprise Ricard, en 2015.

Les deux œuvres vidéo, In Fine (2010) et Casse pipe (2010) entrant ainsi dans la collection du Centre Pompidou, sont présentées dans le Cinéma du musée au niveau 4, du 18 avril au 6 juin 2016.

Grâce au don de la Fondation d’entreprise Ricard, les deux vidéos de Florian Pugnaire et David Raffini rejoignent donc les œuvres des lauréats du Prix entre 1999 et 2014 :
Didier Marcel, Natacha Lesueur, Tatiana Trouvé, Boris Achour, Matthieu Laurette, Mircea Cantor, Loris Gréaud, Vincent Lamouroux, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Raphaël Zarka, Ida Tursic et Wilfried Mille, Isabelle Cornaro, Benoît Maire, Adrien Missika, Katinka Bock, Lili Reynaud-Dewar et Camille Blatrix.

Interview de Camille Blatrix par Ouvretesyeux 

In Fine (2010, vidéo HD, 16 minutes) met en scène la « performance autodestructrice » d’une épave de tractopelle russe. À travers ce film, on assiste à la réalisation de la sculpture, objet résiduel de la tractopelle, et à la mise en scène d’une ambiance angoissante et « fin du monde » chère aux deux artistes : « La première partie de la vidéo impose une dimension fictionnelle et une atmosphère post-apocalyptique, vidée de toute présence humaine, puis l’espace en friche devient le décor d’un ballet mécanique qui s’apparente à une dernière danse. cela entraîne, in fine, une séquence d’autodestruction à l’image d’un suicide de scorpion qui, lorsqu’il est acculé et sans espoir de survie, retourne son dard contre lui-même. » raconte Florian Pugnaire.

Casse pipe (2010, vidéo HD, 26 minutes) est une mise en abyme fictionnelle, dans laquelle les deux artistes jouent le rôle de soldats dans le cadre d’une reconstitution d’une bataille conduite par napoléon 1er contre les autrichiens. Lorsqu’un soldat était blessé sur le champ de bataille, on l’opérait immédiatement, sans ménagement, avec pour seule consolation, une pipe d’opium pendant l’intervention. Lorsque la pipe (en argile) tombait et se brisait au sol, on savait que le soldat était mort. Homonyme du roman de Louis-Ferdinand céline, le titre de l’œuvre, Casse pipe se réfère à ces pipes d’opium brisées et à l’expression qui en découle, « casser sa pipe ». au cours de la reconstitution de la bataille, la caméra suit un déserteur (interpreté par David Raffini) qui évolue dans une atmosphère de fin du monde et s’égare progressivement dans un univers en décomposition, où l’on retrouve des architectures vides et abandonnées, des carcasses brûlées et des paysages sombres et inquiétants : « L’articulation de la fiction, de l’archive et du processus, se resserre autour d’un nœud autoréflexif qui enferme le personnage principal dans une boucle scénaristique. La désertion comme seule issue possible, il erre seul au monde dans des décors en ruine, prisonnier d’un temps suspendu, ce temps si particulier qui succède à la bataille. On pense à La Clepsydre de W. J. Has (1973), film polonais dans lequel un personnage, rendant visite à son père, se perd dans un sanatorium et s’égare peu à peu dans ses souvenirs, son passé et ses fantasmes. »

Florian Pugnaire et David Raffini, nés respectivement en 1980 à Nice et en 1982 à Bastia, vivent et travaillent à Nice et Paris.  ils se sont rencontrés lors de leurs études à la Villa arson dans la ville de Nice où ils partagent toujours un atelier et se retrouvent autour d’une même recherche centrale dans leur création : rendre visible les processus dans l’art, notamment les mutations des objets du quotidien vers le statut d’œuvre. Dans ce cadre, ils s’intéressent particulièrement au changement d’état des matériaux divers, à cet espace temporel où tout bascule. La fabrication des sculptures fait partie intégrante de l’œuvre et est toujours filmée par les artistes afin de rendre compte de chaque étape de création, jusqu’à la forme finale. au niveau des objets choisis pour la transformation, les artistes ont un goût prononcé pour des engins divers, symboles des évolutions technologiques de l’Homme. Ils les explosent ou les transforment de toute sortes de manières. évoquant le principe des compressions de césar, les matériaux sont ainsi soumis à toute épreuve, avant de renaître sous une forme nouvelle. Inspirés par l’univers des jeux vidéo tels que Destruction Derby, ou par le film culte Duel (1971) de Steven Spielberg, Florian Pugnaire et David Raffini restent généralement absents des vidéos qui témoignent de leur création. ainsi, le spectateur voit exploser des objets dans des carrières ou des paysages post-apocalyptiques désertés par l’homme.

Florian Pugnaire et David Raffini, Prix Fondation d’entreprise Ricard

Centre Pompidou, 75003 Paris. Tél : 01 44 78 12 33

Du 20/04 au 06/06/2016