L’artiste britannique honoré mainte fois installe ses environnements dans la galerie Ropac de Pantin. Des oeuvres gigantesques sur mesure. La haute couture de l’art contemporain.

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Gigantissime. A la hauteur des ambitions de son galeriste qui voit son espace de Pantin autant en lieu de pointe de l’art contemporain qu’en musée ? Mégalomanie disent certains, de cette génération de quarantenaires qui ont réussi leur parcours jusqu’à parvenir parfois à la démesure ? Peu importe peut-être puisqu’ils montrent au public, et il ne faut jamais oublié le total libre accès des galeries, des oeuvres de plus en plus exceptionnelles.  Dans les anciens ateliers se sont ainsi déjà déployées les merveilles de Lee Ufan, Anselm Kiefer, Joseph Beuys, Matali Crasset, Oliver Beer, Georg Baselitz, Liza Lou… Cette fois, après les détonants Giilbert & George, c’est l’un des plus grands artistes anglais, Anthony Gormley, lauréat du Turner Prize 1994, Praemium Imperiale 2013, chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique… qui pose ses sculptures dans la banlieue parisienne. Célèbre pour l’ « Ange du Nord » de pas moins de 54 mètres d’envergure aménagée à Gateshead en 1998 ou le « Quantum Cloud » qui culmine à 30 mètres de hauteur dans le Millenium Dome londonien, il a conçu une manifestation rien que pour la galerie Ropac et ses espaces.  Sa démarche ? Explorer le corps collectif et la relation entre soi et les autres dans des installations à grande échelle. Son but ? La connaissance de la condition humaine. Et voilà que ce fou de danse qui a collaboré avec entre autre le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui, féru de culture indienne, élève ici une maquette de quatre mètres d’un « corps-maison » où s’aménagent des couloirs, des cellules, des fenêtres…Plus loin, un assemblage de cellules imbriquées dévoilent « Expansion Field » composée de soixante sculptures d’acier ! Et la cerise sur le gâteau, l’environnement « in situ » au nom symbolique de « Matrix II », une architecture virtuelle crée spécialement pour la quatrième salle de la galerie. Antony Gormley superpose, assemble, construit. Autour d’un vide. Le visiteur se laisse prendre par le mouvement, le tournoiement. Pire. le vertige. La réorientation et le questionnement. Sur soi. Sur les autres… Vivre une aventure physique et sprituelle… Antony Gormley arrive à ses fins. En puissance XXL. C’est l’un des miracles de l’art contemporain. (texte paru dans Paris Capitale avril 2015)

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Galerie Thaddaeus Ropac, 69, avenue du général Leclerc, 93500 Pantin. Tél : 01 55 89 01 10. Jusqu’au 18 juillet.